Apprentissage
Rentrée 2019 : 3 réformes du système éducatif pour les écoliers
Dans le système éducatif, les changements de rythme sont souvent nécessaires. Ils permettent de redonner du souffle à l’école. Les réformes, elles, sont censées améliorer la qualité de l’enseignement. Voici 10 points essentiels de 3 grandes réformes qui seront imposées à partir de la rentrée 2019-2020.
Sommaire
La co-intervention
La co-intervention est une forme de travail en équipe pour créer des ponts entre les disciplines au lycée. Cet espace de travail collectif fait intervenir deux disciplines différentes et deux collègues dans un même espace-temps. Concrètement, de quoi s’agit-il ? Le principe de la co-intervention, c’est que deux professeurs enseigneront ensemble certains cours. Pour cela, on fera cohabiter les matières générales et les matières professionnelles. On associera donc un professeur d’enseignement général (français ou sciences) et un professeur d’enseignement professionnel. Avec cette méthode, ces deux enseignements s’associent mieux au service de la formation professionnelle afin de changer l’école et d’en améliorer l’efficacité, selon le ministère de l’Éducation.
Comment sont répartis les rôles ?
Le professeur pilote la classe et le co-intervenant agit dans le cadre du projet, indique le ministère. Lorsque le professeur fait son cours, le co-intervenant peut se charger d’encadrer quelques élèves de façon différenciée. Toutefois, ils peuvent inverser leurs rôles. Si certains élèves éprouvent des difficultés, le co-intervenant peut informer les professeurs. Ensemble, les deux enseignants trouveront le ou les moyens adéquats pour apporter une aide aux concernés. Le rôle du co-intervenant, c’est de :
- Observer ;
- Expliquer ;
- Aider ;
- Stimuler ;
- Rassurer.
Les matières concernées
Au niveau de l’enseignement professionnel, toutes les matières sont concernées. Pour les matières générales, on a :
- Mathématiques + enseignement professionnel (en CAP) ;
- Maths-physique-chimie + enseignements professionnels (en BAC pro) ;
- Français + enseignements professionnels (en CAP et BAC professionnel).
Intérêt général
La co-intervention réunit dans un même espace deux professeurs qui ont une mission d’enseignement. Selon le gouvernement, la méthode permet de :
- Prendre davantage en compte la diversité des élèves ;
- Construire de nouveaux gestes professionnels ;
- Construire d’autres modalités de fonctionnement ;
- Mener des échanges pratiques réguliers et construits ;
- Enrichir de la pratique de l’enseignant ;
- Varier les situations d’apprentissage pour les élèves.
Intérêt pour les enseignants
La co-intervention fait intervenir deux collègues, deux matières différentes, donc deux manières d’enseigner. Travailler en binôme peut sembler très difficile pour certains. Il faut s’ouvrir à l’autre et lui faire confiance. La méthode peut donc entraîner des conflits du fait de l’ego de l’un ou l’autre des professeurs.
C’est justement pour cela que cette méthode nécessite une bonne coordination entre les professeurs afin d’avoir de bons résultats. En somme, pour les enseignants, la co-intervention permet de :
- Observer les élèves de manière plus fine ;
- Susciter, faciliter le travail conjoint ;
- Enrichir les pratiques de classe ;
- Modifier le regard sur la classe hétérogène ;
- Ouvrir les pratiques à des expériences innovantes ;
- Faciliter une diversification des activités habituelles.
Par ailleurs, le gouvernement affirme que la co-intervention n’est pas une méthode miraculeuse ni un dédoublement de classe. Le volume horaire prévu dans chaque discipline reste inchangé.
Le Service national universel (SNU)
Le Service national universel est destiné aux garçons et filles de 15 à 16 ans. Il prend effet après la classe de 3e. Le SNU comporte 3 phases :
- Une phase de cohésion de deux semaines ;
- Une mission d’intérêt général de deux semaines ;
- Une période d’engagement de 3 mois minimum.
Les deux premières phases sont obligatoires.
La phase de cohésion
Chaque jeune se voit offrir l’opportunité de découvrir une région, un territoire autre que le sien. C’est une occasion de vie collective, avec la possibilité de se faire de nouveaux amis. Les jeunes apprennent à vivre en communauté tout en développant leur culture de l’engagement.
Comment ça marche ?
Le Service national universel loge les élèves dans une maisonnée. Les filles et les garçons sont séparés dans les dortoirs. Le service fournit une tenue à chaque adolescent. La journée débute à 06H30 et s’achève à 22H30. Tous les adolescents participent aux travaux courants du centre (ménage, repas, nettoyage…). Ils sont encadrés par des adultes formés par le SNU. Plusieurs activités sont au programme de la journée : des modules collectifs et des bilans personnels.
Les modules collectifs comprennent des activités pratiques et mises en situation :
- Initiation au Code de la route ;
- Formation aux premiers secours ;
- Activités sportives et cohésion ;
- Défenses et sécurité nationales ;
- Citoyenneté et institutions nationale et européenne ;
- Connaissance des services publics et accès au droit.
Quant aux bilans personnels, ils comportent : un bilan de santé et une évaluation des apprentissages fondamentaux de la langue française. L’objectif des bilans personnels, c’est de détecter d’éventuelles difficultés pour y apporter des solutions.
La mission d’intérêt général
Lorsque les élèves entament le séjour de cohésion, on leur présente les missions dans plusieurs domaines :
- Santé ;
- Education ;
- Défense et sécurité nationales ;
- ..
Ces missions sont effectuées dans les collectivités territoriales, services publics, associations, corps en uniforme… Elles se déroulent tout au long de l’année, en 84 heures minimum ou deux semaines hors temps scolaire.
L’engagement
À la fin de la mission d’intérêt général, les volontaires ont la possibilité de s’engager pour une dure de 3 à 12 mois. Ils effectueront diverses missions relatives à la défense et à la sécurité, l’accompagnement des personnes, la préservation du patrimoine…
Les objectifs du SNU
Le service vise 4 objectifs majeurs :
- Transmettre un socle républicain ;
- Renforcer la cohésion nationale ;
- Développer une culture de l’engagement ;
- Accompagner l’insertion sociale et professionnelle.
L’école de confiance
L’école de confiance prône plus de justice sociale et d’équité. Elle met aussi l’accent sur l’élévation du niveau général. Voici les principaux points de cette réforme :
- L’instruction obligatoire à 3 ans ;
- L’obligation de formation de 16 à 18 ans ;
- La simplification de l’obtention des bourses au lycée ;
- Le prérecrutement des professeurs ;
- La scolarité sans harcèlement ;
- Le renforcement de la formation des professeurs.
L’instruction obligatoire à 3 ans
L’âge de début d’instruction passe désormais de 6 à 3 ans. Le gouvernement souhaite renforcer la position de l’école maternelle. Il s’agit aussi de réduire certaines inégalités observées chez les enfants. Par exemple, les retards de langage sont souvent provoqués par les inégalités sociales.
L’obligation de formation de 16 à 18 ans
La formation des élèves de 16 à 18 ans est assurée par le Service national universel (SNU). Des missions locales sont chargées de veiller au respect de cette obligation.
Quant au prérecrutement des professeurs, c’est une initiative qui permet un accès plus large au métier. Par ailleurs, d’autres réformes sont annoncées, comme celle du BAC qui prendra effet à partir de 2021. Il s’agira de redonner au baccalauréat son sens et son utilité avec un examen remusclé, affirme le gouvernement. On annonce la suppression de la série en voie générale. Chaque apprenant choisira ses parcours en fonction de ses goûts et de ses ambitions. Selon le ministère de l’Éducation, le baccalauréat 2021 reposera sur un contrôle continu et sur des épreuves terminales. L’épreuve anticipée écrite et orale de français se déroulera comme aujourd’hui en fin de première. Le contrôle continu comptera pour 40% de la note finale. Il sera composé d’épreuves communes organisées pendant le cycle terminal.
Que retenir ? Il est nécessaire de redonner vie à l’école. Ces réformes marquent une nouvelle étape dans l’amélioration de l’enseignement en France.